1.2 - L'interprétation fait appel à de nombreux médias














De petits groupes d'enfants suivent des comédiens professionnels qui rejouent sur le site un épisode de la guerre civile anglaise. (Young National Trust Theatre, Parc national des Broads)
















la visite de l'ancienne prison d'Alcatraz (San Francisco), aujourd'hui Musée national, est rendue dramatique par un guidage sonore utilisant  largement des témoignages enregistrés d'anciens prisonniers et d'anciens gardiens. Des panneaux le long des galeries apportent des illustrations et des  précisions complémentaires.















Spectacle son et lumière sur cette maquette, disposée au centre d'un auditorium, qui fait revivre pour les visiteurs l'histoire des forges de l'époque française dont il restait des vestiges limités. (Forges de Saint-Maurice, Québec)






Bande dessinée géante dressée sur panneaux de bois, à l'intérieur d'un centre d'information. Elle relate l'histoire du Fort Chambly au Québec. Sobriété des couleurs traitées en aplats, noir-gris-ocre. Finesse du graphisme bien rythmé.














Kiosque d'interprétation intégré à une station de bus. (Harper's Ferry, Virginia OCE, USA)

 

 

Il est indispensable de présenter brièvement ces médias afin de pouvoir situer la signalétique dans le domaine beaucoup plus vaste de l'interprétation et, éventuellement, de la « remettre à sa place ».

Comme tout média de communication, elle peut être pratique et utile dans certains cas mais se révéler inadaptée ou même préjudiciable dans d'autres. Les médias de l'interprétation peuvent se ranger en deux grandes familles, ceux impliquant un contact peronnel et ceux reposant sur des moyens uniquement matériels.
 

  • la visite guidée

C'est la plus connue et la plus traditionnelle. Dans le passé, elle était surtout pratiquée sur les sites historiques (ville d'art, grands monuments). Depuis quelques décennies, sa pratique a connu un important développement dans les contextes les plus divers (sites d'intérêt naturels, géologiques, archéologiques, ethnologiques, techniques et industriels).

Ce moyen traditionnel est l'un des meilleurs qui soit quand le guide aime son sujet et sait communiquer. Grâce au contact direct avec le public, le bon guide peut adapter chaque fois sa présentation pour répondre au mieux à l'intérêt et au niveau des visiteurs. Les visites guidées impliquent toutefois des contraintes d'horaires pour le public (ex : Lascaux Il). Pour l'organisateur, il faut avoir les ressources financières permettant de rémunérer les guides.
Le système des visites guidées convient plus particulièrement pour les sites les plus fréquentés.

 

  • l'animation sur site

Il existe d'autres techniques moins connues en France, mais couramment pratiquées en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Au lieu que le guide se déplace avec les visiteurs, plusieurs « guides » attendent le public à point fixe, chacun posté en un lieu présentant un intérêt particulierl et engagent la conversation avec les passants.

Grâce à une technique éprouvée, fréquemment « l'interprète » ne se contente pas de délivrer des informations oralement, il procède à de véritables démonstrations.
 

  • les médias audiovisuels

Le son
Les moyens audio sont utilisables comme substituts (la voix) à une visite guidée. L'usage s'en répand dans les monuments historiques et les musées, mais les procédés d'audioguidage sont plus difficilement utilisables en plein air. Les principaux appareillages utilisés sont les ({ baladeurs)} (avec cassettes ou disques compact) et les systèmes à infrarouge.

Les cassettes pour autoradio sont également un support intéressant pour les circuits pour automobilistes.

Le son et l'image
Leur utilisation suppose en règle générale l'abri dans un bâtiment. Les formes d'utilisation de l'image sont innombrables, depuis la simple rétroprojection de diapositives jusqu'au diaporama multiécrans et multiprojecteurs, depuis le clip vidéo jusqu'aux images magnifiées. L'informatique et l'image de synthèse, qui permettent l'interactivité, ouvrent aujourd'hui de nouveaux champs de possibilités à l' interprétation.

 

  • l'exposition ou le musée sur site

Abrité dans un bâtiment situé à proximité du site, à son entrée ou sur le site lui-même, appelé généralement « musée» ou « maison» suivi du nom du site.
De dimensions très variables depuis la modeste salle d'exposition jusqu'au musée « à grand spectacle ». Les techniques utilisables sont aussi très diversifiées: simple présentation d'objets, maquettes, reconstitutions tels que les dioramas, spectacles multimédias.
Aujourd'hui, les expositions et la muséographie sont souvent « multimédias », car elles intègrent le son et l'image. Exemple prestigieux, l'exposition Cité-Ciné au Parc de la Villette à Paris, qui combinait le son (casque HF), l'extrait de film et le décor en trois dimensions.

Ou encore les spectacles son et lumière des sites historiques (Karnak à Luxor, Le Parthénon à Athènes) s'appuyant sur une dramaturgie dans laquelle interviennent acteurs, ambiance sonore et musique.

Ou la présentation de scènes par faisceaux lumineux accompagnées de commentaires (musée des Arts et Traditions Populaires à Paris). Des expositions peuvent aussi être conçues pour le plein air.

 

  • les publications

Les publications font appel au mode d'expression graphique. On entend par là l'utilisation de texte combiné à l'image, photographies, dessins, cartographie, schémas.
Les publications pouvant être utilisées pour l'interprétation des sites recouvrent une grande diversité de formes: dépliants d'appel, plan du site remis à l'entrée, brochure destinée à une lecture approfondie, cahiers pédagogiques pour des enseignants accompagnant leurs classes, enfin dépliants ou brochures destinés à guider la visite.
Toutes ces publications ont eu comme précurseurs les guides touristiques pour automobilistes (Guide Bleu, Guide Vert).


Différents usages 

Aujourd'hui, ces publications sont destinées à différents usages :

• réunir les informations sur le site, ou sur un territoire plus vaste, souvent sous la forme d'un guide officiel. Le visiteur peut le lire pour se préparer à la visite, s'y référer pendant, et le consulter après.
• approfondir un thème particulier.
• servir de découverte pour un sentier ou pour un circuit. Dans ce cas, un itinéraire précis est présenté (pour piétons, automobilistes, cyclotouristes) en liant les commentaires à des points d'observation matérialisés sur le terrain par des balises.

  • Les panneaux in situ

Ils font appel aux mêmes éléments que les publications: texte avec images, mais en un seul exemplaire et le plus souvent à une échelle supérieure, pour lecture à distance. Leur spécificité est qu'ils sont installés de façon fixe sur le site et qu'ils s'apparentent ainsi aux panneaux de signalisation.

Avant d'être message, ils sont donc d'abord des signaux matériels faits de métal, bois, minéral, ciment, dont la cohabitation avec le site n'est pas toujours évidente. Pour désigner ce type de panneaux, nous avons choisi le terme de signalétique d'interprétation, objet de cet ouvrage.